Par Daniel Cohen, Président fondateur ZALIS

 

Si les restructurations futures commençaient par une recherche du sens profond d’une raison d’être ?

 

2021, de forts enjeux se profilent dans le monde du Restructuring pour aider les entreprises à se relever devant la dureté de la crise que nous traversons. Avec des sauvetages, rebonds, ou autres restructurations….  L’explosion des faillites n’a pas encore eu lieu, mais elle menace beaucoup d’entreprises.

Toutes les entreprises sont concernées, les PME, les ETI, les grands groupes, multinationales, et CAC 40, mais avec des enjeux différents. Ces dernières ont une résilience plus importante, parce que très souvent soutenues par l’Etat ou rachetées.

Pour les TPE, nous savons que chaque année, en moyenne, ce sont 50 à 60 000 petites entreprises qui déposent le bilan ou sont liquidées. C’est un flux perçu comme naturel au regard du fait que lorsque l’une disparait, une autre se crée.

Ce qui m’intéresse particulièrement ici c’est le cas des importantes PME ou les ETI, qui existent depuis plusieurs décennies et notamment celles du secteur industriel. Un grand nombre d’entre elles malheureusement pourrait disparaitre. L’actualité récente nous l’a encore montré. Ce serait alors la disparition assurée pour le pays de compétences précieuses.

Aujourd’hui, ce n’est pas toujours la trésorerie qui pose problème pour ces entreprises. La plupart sont peu impactées dans la mesure où elles ont actuellement recours aux PGE et au chômage partiel. Mais quand ces mesures d’aides temporaires vont s’arrêter, beaucoup se retrouveront devant de grosses difficultés qui les pénaliseront lourdement. Nombre d’entre elles n’y survivront pas. Ou pour d’autres, l’actionnariat s’en trouvera durablement modifié. D’autres choisiront de se restructurer, mais souvent en reprenant les mêmes méthodes que par le passé : réduire les effectifs, les coûts, etc.…

Or, un nouveau cap pour ces entreprises doit être recherché et il est important d’aborder cette phase de rebond avec plus de perspicacité, notamment en identifiant les leviers créateurs de valeurs qui auront un sens profond au regard de leur existence.

Ceci notamment avant de procéder à des licenciements. La mise en mouvement du collectif, dans cet environnement complexe, ne peut pas attendre le statu quo « de se retrouver au pied du mur sans savoir ce que réserve le futur ».

Or force est de constater que c’est exactement ce qui se passe actuellement, conséquence de cette crise et de bien d’autres avant.  Trop de réduction d’effectifs, trop rapidement, sans explorer plus avant une autre solution. Il existe un vrai blocage intellectuel lorsque les entreprises sont en difficulté, elles ne s’autorisent pas à réfléchir plus largement, trop concentrées uniquement sur les chiffres.

Exemple : une ETI  « ALPHA »société industrielle de +1000 salariés.

Quand nous sommes intervenus pour cet accompagnement, à la demande du CIRI, la société était surendettée et au bord du dépôt de bilan. Des rapports de plusieurs grands cabinets expliquaient qu’aucune solution n’était viable et que la fermeture était la seule solution envisageable.

C’est dans ce cadre que le CIRI a fait appel à Zalis pour que nous trouvions une solution. Nous étions considérés, à ce moment-là, comme l’acteur de la dernière chance.

Nous avons tout d’abord travaillé sur le projet industriel. Nous nous sommes dit qu’un acteur de cette technologie ne pouvait pas disparaitre ainsi avec 50 ans d’existence, 1000 salariés et d’énormes investissements, que c’était un vrai gâchis pour la France.

Nous avons été les seuls avec le CIRI à croire que nous pouvions faire autrement.

Nous avons, après une étude approfondie, rapproché cette entreprise d’un leader du secteur automobile, ce qui ne se faisait pas auparavant. Et là ensemble, nous leur avons fait découvrir un nouvel univers où ils ont toute leur place. Avec un partenaire industriel comme associé, le groupe existe toujours et même plus, car actuellement c’est une activité qui embauche.

En qualité d’experts du Restructuring, nous accompagnons les entreprises en les aidant à comprendre quelle est la finalité de leur entreprise, et rechercher, avant toute action, un sens au projet afin d’impliquer tous les acteurs.

C’est dans ces contextes de crises, si particuliers, qu’il m’a semblé absolument urgent et évident de présenter non seulement la théorie de ma pratique depuis 6 années, mais également de l’illustrer par les nombreux succès rencontrés avec mon équipe quand nous avons réussi à préserver l’emploi et la valeur des entreprises et des organisations. Référence mes ouvrages « Comment sauver l’entreprise » publié en 2014 et sa nouvelle édition prévue en 2021.

Lorsque nous démarrons une nouvelle mission, la première question que nous posons à l’entreprise à sauver est : « A quoi servez-vous ? »

Votre entreprise mérite-t-elle de se relever, dans quel but ? » Et ce même si les réponses sont évidentes, cette évidence n’est pas à la portée de tous. Nous les accompagnons, dans un premier temps, dans cette réflexion avant d’aller plus loin. Nous observons que si nous nous intéressons uniquement aux chiffres, nous pouvons priver l’organisation  accompagnée d’une réelle reprise. Les chiffres sont importants, oui, mais seulement s’il y a un projet industriel en amont. Dans notre démarche d’accompagnement, la prise en compte de l’entreprise en difficulté, comme une organisation humaine qui a son histoire, sa culture et ses valeurs, fait toute la différence. Nous considérons avec attention son identité propre et le sens de sa raison d’être.