Par Marie-Hélène Breure-Montagne, Directrice de missions.

Et si le facteur humain était le seul et unique levier de sortie de crise ?

 

Après la gestion de l’urgence, du risque sur la trésorerie et de la sécurité sanitaire de ce dé-confinement, les chefs d’entreprises et leurs équipes ont encore beaucoup d’autres chantiers devant eux. Dans cette phase de mobilisation générale,

le facteur humain doit faire l’objet de toute l’attention car cette période va être un marathon où, pour gagner, les équipes devront être accompagnées telles de futures championnes.

Le facteur humain fait toute la différence dans les scénarios de réussite. Pourtant, encore trop peu d’entreprises lui accordent le temps nécessaire, au prétexte que ce temps serait, toujours avec de bonnes raisons, mieux investi ailleurs (clients, nouveaux produits, nouveaux chantiers, évènements, …). Cependant, le caractère sans précédent de la situation actuelle doit amener les chefs d’entreprises à consacrer beaucoup plus de temps au facteur humain car cette pandémie va marquer l’individu dans ses peurs inconscientes, dans ses inquiétudes pour ses proches et pour l’avenir, et dans des changements pressentis mais encore inconnus.

Le risque pour les organisations et pour chaque individu est d’autant plus fort qu’aucun d’entre nous n’avait auparavant vécu une telle expérience : confiné, coupé de nos relations sociales habituelles, coupé de nos écoutes bienveillantes du quotidien et de nos soupapes de sécurité. Autant d’éléments qui, en temps normal, nous permettent de gérer nos peurs et les tensions que nous rencontrons. De plus, après une période forcée, marquée par une baisse brutale de l’activité ou de télétravail à temps plein, nous sommes encore dans une phase de redémarrage qui s’annonce chargée pour compenser les pertes mais qui est aussi pleine de craintes.

Ces craintes risquent de laisser enfouis, en chacun, des éléments négatifs (tensions, appréhension, peurs, …) qui, sans un retour d’expérience fait auprès de tous, risque de faire subir à l’entreprise de sérieux revers en matière de productivité et de clairvoyance pour avancer.

Il est donc crucial de commencer à extraire tout cela dès maintenant pour gagner en efficacité par la suite. Si une batterie de méthodes existe (enquête sociale, coaching, atelier de co-développement, accompagnement de proximité, …) l’encadrement est la pierre angulaire de cette démarche : guider la réflexion, veiller à ce que chacun soit intégré et libérer la parole sont les composantes qui permettront de générer le creuset nécessaire pour bâtir les solutions nouvelles à envisager ensuite au sein de l’entreprise.

 

Si un seul élément est à retenir, c’est que le facteur humain mérite que nous y passions tous du temps ensemble.